Nous l'avons vu le syndrome de Tietze est complexe à prendre en charge, seuls les symptômes, à savoir les multiples douleurs, peuvent être ciblés.
Ces douleurs ont trois sources principales, elles ont une base inflammatoire rhumatologique, une dimension chronique (qui intervient après trois mois de douleurs quotidiennes), et parfois même, il y a des douleurs neuropathiques.
Les douleurs neuropathiques interviennent lorsque les nerfs, chargés de transmettre les signaux de douleurs, dysfonctionnent, c'est-à-dire lorsqu'ils surinterprètent un message, soit d'un contact physique qui n'aurait pas dû être douloureux, soit parfois même lorsqu'ils créent une douleur là où il n'y en a pas. Les douleurs sont alors bien réelles mais leur provenance acquise par le cerveau est fausse.
Ces différentes sources de douleurs ont logiquement autant de manières de les prendre en charge. L'inflammation rhumatologique sera traitée par des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS), ils s'utilisent sur de courtes durées et peuvent diminuer le fond douloureux lié à l'inflammation des cartilages.
En ce qui concerne les douleurs chroniques, on utilisera des antalgiques, bien souvent de palier 2 : Tramadol, Paracétamol, Codéïne ou une association de ces molécules.
Les douleurs neuropathiques sont, elles, les plus dures à prendre en charge. Bien souvent les malades vont être pris en charge par des unités de lutte contre la douleur (en milieu hospitalier par exemple). Ces unités ont pour vocation d'explorer les différents moyens de traitement des douleurs. Privilégiant parfois des approches non médicamenteuses comme des massages, de l'hypnose, les signaux électriques, la kiné etc. Les unités explorent également avec la Société Française d'Étude et de Traitement de la Douleur, des traitements médicamenteux nouveaux ou ayant fait leurs preuves dans d'autres domaines, comme la Kétamine, la Prégabaline ou encore la Gabapentine.
L'ensemble de ces traitements est plus ou moins efficace selon les malades ou les situations individuelles. Chaque solution apporte son lot d'avantages mais également d'inconvénients. Parmi ceux-ci, ces médicaments apportent notamment des effets secondaires tels qu'une confusion d'esprit ou encore une somnolence accrue. (Source : Vidal)
Ces médicaments impactent grandement la vie quotidienne des malades, dans leurs déplacements rendus compliqués voire impossibles dans certains cas. Ils rendent également complexe leur travail ou leurs études.
En ce qui concerne la pratique sportive, celle-ci est déconseillée, en tout cas en ce qui concerne la mobilité des articulations chondro-sternales. La mobilité trop brusque ou violente risquerait d'intensifier les douleurs ou l'inflammation. Du reste, les douleurs constantes sont bien souvent si intenses et exacerbées que la pratique est insupportable. La natation reste encore le sport le plus bénéfique dans cette situation et il convient de rappeler de toujours y aller à son rythme.
Voilà donc, à la lumière de ces éléments, nous pouvons conclure que si le syndrome de Tietze a des traitements, ils ne concernent que ces symptômes et ne présentent pas l'efficacité pour soulager pleinement les malades et le fond douloureux qui reste omniprésent dans leur quotidien.
